La surveillance du ver blanc aux frontières

Depuis plus de trente ans, le ver blanc de la canne à sucre Hoplochelus marginalis est installé à La Réunion, probablement introduit de Madagascar au début des années 70. Il fait l’objet d’une lutte active depuis plus de 20 ans grâce à un dispositif original qui a associé la prophylaxie, la lutte chimique (aujourd’hui abandonnée) et la lutte biologique. Ce coléoptère fait l’objet d’une lutte obligatoire prévue par arrêté préfectoral (N°2876 du 6/12/2010).
Néanmoins d’autres scarabées classés dans le groupe des « vers blancs » présentent une menace potentielle pour la canne à sucre s’ils étaient introduits à La Réunion en causant des pertes de tonnage pouvant aller jusqu’à 15% de la récolte1.

Vu les risques de circulation des hannetons et des scarabées entre l’île de La Réunion et l’île Maurice par voie aérienne et maritime, un protocole a été signé en 1994. Son objet est une surveillance des échanges aériens et maritimes pour empêcher l’intercontamination des deux îles par des espèces non présentes sur leur territoires respectifs. Ce protocole mis en oeuvre tous les ans, sur la période allant du 1er novembre au 31 janvier consiste à un contrôle par les services de la DAAF et du National Plant Protection Office (NPPO) de l’Ile Maurice du trafic aérien et maritime entre les deux îles.

Au vu des résultats satisfaisants obtenus, il a été proposé en 2010 un allègement du protocole de 1994, basé sur des propositions des demandes des opérateurs aériens et maritimes. Ce nouveau protocole a été signé par la Préfet de La Réunion et par le Premier Ministre Mauricien.
Le risque majeur d’introduction du ver blanc par les moyens de transport se situe majoritairement aux heures de vol du coléoptère soit entre 18h30 et 20h30.

Cette tranche horaire est appelée période de Black-out. Au niveau des installations aéroportuaires et portuaires, elle engendre l’extinction de lumière à des endroits ou sont stationnés les moyens de transport concernés par un voyage vers l’île soeur.

Un réseau de piégeage sur les sites de Gillot, de Pierrefonds et du Port est mis en place. Il sert d’indicateur de la présence de ver blanc. Ces pièges sont relevés quotidiennement.
Le graphique ci-dessous indique le nombre total de capture de ver blanc H. marginalis sur les trois sites de surveillances depuis 1998.
Ainsi, il est à noter qu’il n’y a pas eu de capture d’autres espèces de ver blanc. Le nombre de H. marginalis capturés est faible depuis 2007.

Il faut cependant relever une légère augmentation du nombre de captures en 2012 sur la zone portuaire. Les observations des années à venir permettront ou non de confirmer cette tendance.

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